OBLÒ OBLÒ
WESTERN LANDS & ANDY DALE PETTY (BLUES/FOLK LIVE)
long-métrage · concert
jeudi 25 septembre
portes : 20h00 / début : 20h30
prix libre
16 ans +

Immanquable et prémonitoire, ce documentaire road movie un peu expérimental explore les ruines de la contre culture nord américaine des États de Californie, de l'Oregon et de Washington. 

Il sera suivi du concert de Andy Dale Petty (banjo guitare harmo - Alabama USA) qui a signé la bande originale du film avec Nicolas Drolc que nous avons déjà accueilli à l'Oblò - producteur, réalisateur et distributeur de documentaires indépendants à haute teneur sociale, musicale et révoltée (par exemple Sur les Toits - qui narre la révolte de la prison Charles III -Nancy, France- en 1972, ou La Mort se Mérite, portrait du perceur de coffres forts-écrivain Serge Livrozet - ou même encore This Film Should Not Exist, qui conte les péripéties du groupe punk post-situ Country Teasers)


Nicolas Drolc Films 2024 - Les Films du Furax - FR / USA - 86 minutes



S’agissant des USA, il y a différentes façons de prendre le pouls d’un pays exagérément malade d’une vie politique indigne, d’un parti-pris économique affligeant et d’une harassante présence religieuse. Celle de Nicolas Drolc n’est pas la moins originale. Qui, bien aidé du musicien Andy Dale Petty, figure marquante des Bungalow Sessions, projet antérieur, a concentré son regard sur l’extrême Ouest, couvrant de San Francisco et le nord Californie jusqu’à Seattle, transitant très logiquement par Portland et l’Oregon. À se promener dans les décombres d’une contre-culture désormais vacillante et racontée par ceux l’ayant vécue de près. Beatniks, freaks, punks ou grunge ayant tous ont en commun cette sidération à contempler, aujourd’hui, un monde devenu irrémédiablement hostile.


Un film tout sauf neutre, porté par deux grandes idées, l’une étant de ne jamais montrer les intervenants et l’autre, découlant de la première, de laisser l’image illustrer le propos. Alors, alternant plans larges et ceux plus resserrés, les premières images de Western Lands nous remettent à l’esprit à quel point ce paysage est ensorcelant. Et cinématographique. Nous renvoyant à cet imaginaire appris via films, tv ou littérature. Avec l’écrasante présence d’une nature à couper le souffle, et ces cascades de plans fixes où seul l’œil souligne. Le docu, road movie ne s’en cachant pas, offre aussi une fascinante succession d’enseignes lumineuses de motels ou diners interchangeables, le tout traversé d’images de circulations sur d’imposantes routes toisant l’infini. Voitures et camions, que l’on suit ou croise, accentuant l’impression d’un constant mouvement. C’est simplement beau à regarder !


Ajoutons que depuis Big Sur jusqu’à Anacortes, le Pacifique pourrait être la grande vedette du film, dont l’immensité éblouit, même si, rendu à proximité de la frontière canadienne, la précieuse luminosité du début mue en un ciel davantage sombre et bas, occasionnellement neigeux, comme pour mieux donner corps aux propos souvent moroses des intervenants. Comme si la majesté des lieux ne pouvait se substituer à la réalité du terrain. Et la force de Western Lands, tout en témoignant d’un décor magnifié, est de ne surtout pas occulter cet aspect-là. Bel exemple de cinéma- vérité !


Alain Feydri



Trailer: